Rencontre aujourd’hui avec Frédérique Tilly, bronzier d’art, dans son atelier à Crecy-la-Chapelle où elle nous ouvre les portes de son monde et de son histoire.
Quel est ton parcours ?
« J’ai un parcours qui est un petit peu atypique. Pour résumer, j’ai un parcours scolaire assez classique avec un baccalauréat de langues, suivi d’une fac de langues. En parallèle, j’ai fait une école de théâtre et j’ai été chanteuse de rue avec un orgue de barbarie. Puis j’ai travaillé 10 ans au BHV Rivoli au sous-sol à la quincaillerie ce qui m’a un petit peu familiarisé avec ce que je fais aujourd’hui. Cela m’a beaucoup apporté, notamment la culture des ateliers. J’ai fait ensuite une formation d’infographiste qui finalement aujourd’hui me sert grandement, cela me permet de gérer mon image toute seule. Puis en 2009, je suis allée dans l’atelier d’un ciseleur sur bronze, Julien Boisse, et il s’est passé quelque chose ! Quand je suis arrivée, d’un seul coup je savais me servir de tous les outils qui étaient présents. C’était comme si j’avais toujours travaillé dans son atelier. Julien m’a alors proposé de revenir si je le souhaitais. Je l’ai pris au mot, je suis revenue et je suis restée 2 ans en apprentissage chez lui. Puis 2 ans à nouveau dans un autre atelier plus important. Finalement ma formation ne s’est pas faite à l’école mais dans l’apprentissage. »
« L’ensemble des pièces est réalisé à l’atelier par mes soins, de penser l’objet jusqu’à le poser sur un étal de vente.«
“ Dans mon travail d’exploration de la matière il y a une autre facette qui est aussi presque thérapeutique. Travailler le bijou a été un grand travail d’exploration pour trouver “mes féminins”, et il se trouve que cette philosophie de travail concernant les bijoux est restée, elle s’est même développée et aujourd’hui je travaille sur ce qu’on exprime de nous à travers le bijou et de quelle manière porter un bijou, c’est un acte d’expression de soi. Quand on porte une pièce bijou forte de sens et puissante, on ne se tient pas de la même manière, on se porte beaucoup plus fièrement. C’est pour moi une façon de chercher sa puissance féminine”.
« Je suis installée à Crécy-la-Chapelle depuis 2013. L’année prochaine j’aurai 10 ans d’activité officielle et je pense que pour fêter mes 10 ans d’activité je vais faire la demande de « maître artisan » à la Chambre des métiers.
Transmettre mon savoir-faire est très important pour moi, depuis janvier j’ai déjà accueilli 3 stagiaires et je compte bien continuer sur cette lancée dans les années à venir. Ma formation s’est faite via la transmission et je suis heureuse de pouvoir contribuer moi aussi à la formation de futurs artisans d’art. »