Aujourd’hui, nous vous donnons rendez-vous au cœur d’un site de fabrication d’apprêts : Artmetal Framex. Dominique Gruson, gérant de cette entreprise familiale créée en 1840, nous amène à la découverte des dessous de la bijouterie.
« Nous avons recueilli au fil du temps à peu près tous les graveurs estampeurs qui existaient au début du XXème siècle. Ce qui nous donne aujourd’hui une collection très large, diverse et variée, nous disposons de 120 000 modèles. Animaux, filigranes, simili, feuilles, fleurs, dentelle de métal… Notre collection peut servir à beaucoup de choses : décors de meubles, luminaires, apprêts pour la bijouterie.
Certains modèles ont même été créés pour la guerre de 1914. Plusieurs historiens sont déjà venus à notre rencontre pour retrouver les emblèmes qui figuraient sur les casques des poilus durant cette période. »
Les étapes de fabrication
« Nous partons d’un flan qui est rectangulaire, nous le détourons en lui donnant des repères pour pouvoir utiliser la pièce dans d’autres machines, puis nous l’estampons. La méthode de l’estampage, c’est de la frappe à froid d’une masse pesant entre 150 et 250 kilos qui vient frapper le flan. Et pour finir, il faudra ajourer la pièce, certains apprêts nécessitent jusqu’à 4 outils pour que cela soit parfait. »
Difficultés du secteur
« Avec une collection de 120 000 modèles, nous avons un outillage important. Pour chaque modèle, vous avez entre 3 et 5 outils : une matrice d’estampage qui va permettre de taper et de donner la gravure au modèle, un outil de détour et les outils de découpe.
Tous ces outils, il faut pouvoir les entretenir, et savoir les réparer. La majorité de nos outilleurs arrivent dans leur cinquantaine, dans 10 ans ils prendront leur retraite, et il nous faut des jeunes souhaitant s’investir et apprendre ce métier. Pour être capable de savoir réparer tous les types d’outils et être performant, une formation de 10 ans est nécessaire au sein de notre entreprise. Malheureusement, les jeunes décrochent et partent souvent au bout de 2 ans. »