Argent et or recyclés, Made in France, Kimberley process, bijou éthique, production transparente, créateur engagé…
Zoom sur un des sujets les plus en vogue actuellement : l’éco-responsabilité.
Nous sommes partis à la rencontre de trois créatrices ayant une démarche responsable : LYE Paris, Karine Chedid et Kitesy Martin ainsi que de Menoni, spécialiste dans la fabrication d’apprêts.
Depuis toujours, les bijoutiers tentent de recycler au maximum. Le prix des matières premières ne cessent d’augmenter, et avec la surconsommation comme sujet d’actualité, de nombreuses marques ont pris le virage de l’éco-responsabilité et l’upcycling a fait son apparition.
Toutes les matières premières nécessaires à la fabrication de bijoux sont recyclables, argent, or, laiton… En effet, depuis plus de 90 ans, Menoni recycle son laiton, toutes les chutes sont par la suite recyclées et utilisées. Menoni a su allier l’expérience aux technologies pour réduire au maximum leur impact sur l’environnement. Depuis deux ans, l’entreprise opère une réelle transition. Suppression du papier bulle dans les cartons, diminution de l’utilisation des emballages plastiques et création de nouveaux produits éco-responsables : liens en polyester issus du recyclage de bouteilles en plastique.
© Menoni
Suite à cette prise de conscience, l’upcycling est devenu très tendance. Plusieurs créateurs et créatrices ont ainsi ancré dans les valeurs de leur entreprise cette démarche. Karine Chedid, créatrice joaillière, nous en dit plus sur ce sujet.
“L’upcycling c’est la transmission dans un souci d’éco-responsabilité.”
Toutes ses pièces sont fabriquées en circuits courts. La plupart de ses fournisseurs sont labellisés RJC* et pour les pierres fines et précieuses Kimberley Process*.
Sa philosophie est l’amélioration constante pour recycler au maximum. Cette fabrication a certes un coût plus élevé mais pour elle, le plus important est de créer des bijoux qui ont du sens. Aujourd’hui, les clients sont de plus en plus sensibles à une production française, à la traçabilité des produits et sont prêts à payer le prix. La marque ne fait aucune concession sur la qualité, elle fait des choix éthiques.
* Le code de pratiques du RJC (Responsible Jewellery Council) est une norme de référence pour la chaîne d’approvisionnement en bijoux et aborde un large éventail de questions relatives à la chaîne d’approvisionnement, notamment l’éthique des entreprises, les droits de l’homme et les performances sociales et environnementales.
* Kimberley Process est une initiative internationale créée pour accroître la transparence et la surveillance de l’industrie du diamant afin d’éliminer le commerce des diamants de la guerre, c’est-à-dire des diamants bruts vendus par des groupes rebelles ou leurs alliés pour financer des conflits contre des gouvernements légitimes.
La jeune créatrice Kitesy Martin a également créé sa marque de bijoux basée sur l’upcycling. Après avoir travaillé des années dans le design de grandes maisons, elle partage un nouveau regard sur des « bijoux perdus » en leur donnant une seconde vie. Selon elle, c’est une action porteuse de sens, essentielle dans sa vie de femme, d’auto-entrepreneur, de maman et de passionnée de mode. Styliste de formation, elle crée sa marque de bijoux upcyclés en 2018. Elle sélectionne ou chine des pièces vintages et des chaînes neuves qu’elle repense et design pour confectionner chaque pièce à la main.
© Kitesy Martin
Pour répondre à la demande de conscience écologique, une de nos adhérentes LYE Paris a ajouté une nouvelle corde à son arc : La Retoucherie. Retouche, réparation, ajustement, ils s’occupent de tout. Un collier cassé, un fermoir bloqué, une chaîne trop courte, trop longue ? Retouche, réparation, ajustement, grâce à leur atelier de réparation, vous pourrez offrir une seconde vie à tous vos bijoux fantaisie.
© LYE Paris
© Ministère de la transition écologique
Cependant, depuis la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, un inconvénient s’est dressé freinant quelque peu ces démarches : l’augmentation du prix des matières premières comme l’or et le métal ainsi que les diamants. C’est pourquoi les marques n’ont d’autres choix que d’augmenter leurs prix.
Le secteur du textile suit aussi cette tendance notamment grâce à la loi Climat et Résilience qui entrera en vigueur en janvier 2023. A titre expérimental un affichage sera destiné à apporter une information relative aux impacts environnementaux. L’Etat souhaite aussi instaurer un Ecoscore pour les produits du secteur de la mode et du textile comme dans l’alimentation.